On connait tous le foie de près ou de loin, via le foie gras que l’on mange souvent (surtout en cette période des plus festives) ou bien via les lendemains de soirées un peu difficiles (buvez beaucoup d’eau !). Dans un précédent article (juste ici), nous avons abordé son implication dans la théorie des humeurs établie par Hippocrate. L’histoire de la recherche sur le foie ne se limite pas qu’à cette théorie. Nous nous sommes donc penchés sur la vision du foie qu’avait nos confrères scientifiques il y a plus de 4000 ans.
De nombreuses années d’obscurantisme se sont écoulées autours de la fonction du foie, bien que son anatomie a été maintes fois étudiée. Aujourd’hui, on sait que le foie est la glande la plus volumineuse de l’organisme qui assure les grandes fonctions métaboliques de synthèse, de stockage et de détoxification des xénobiotiques (= substance étrangère à l’organisme comme les médicaments par exemple). Cet organe a aussi un grand rôle dans l’immunité innée. En effet, il constitue la première barrière de défense contre les pathogènes provenant de l’alimentation. Le foie a aussi la capacité exceptionnelle de pouvoir se régénérer.
Cette dernière capacité est connue depuis bien longtemps. En effet, dans la mythologie grecque, Prométhée, puni d’avoir défié les dieux, se retrouva enchaîné par Zeus sur le Caucase où un aigle lui rongeait le foie qui chaque jour se régénérait.
En Mésopotamie (3000-2000 av JC), chez les assyriens et les babyloniens, la fonction physiologique du foie était inconnue, mais il était considéré comme la source et le réceptacle du sang. Il constituait aussi le siège des émotions (particulièrement de la colère) et de l’âme. L’hépatoscopie, qui est un art divinatoire pratiqué par les haruspices à partir de l’étude de foies d’animaux sacrifiés, était assez répandu, notamment dans les civilisations de la Mésopotamie antique.
Pour finir, en Chine (3000 av JC), chaque organe était défini par une saveur et une couleur (oui oui), le foie était assimilé à la saveur « aigre » et à la couleur « vert ». Le foie était désigné comme le générateur des forces, le général qui élabore les plans. Comme en Mésopotamie, il était le siège de la colère mais aussi du courage.
De ces différents faits on peut conclure que les fonctions du foie étaient mal connues mais qu’il a toujours été considéré comme étant un organe important qui quand il est malade est signe de mauvais présage.
Rédigé par : Amandine LM.
Sources:
http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/6037/MS_2007_11_985.html?sequence=16
http://www.cosmovisions.com/$Promethee.htm
https://fr.wikipedia.org/wiki/H%C3%A9patoscopie
http://eloviawp-live.nth.ch/hepatoscopie-un-art-divinatoire-pratique-par-les-haruspices/
Cours introductif – Physiopathologie Hépatique – Nicolas Chignard 2016