Dans cet article, nous souhaitons mettre en évidence l’impact du changement climatique sur les communautés bactériennes ou virales. Ce sont de nombreux chercheurs, tels que Ricardo Cavicchioli, de l’École de biotechnologie et de sciences biomoléculaires de l’université de Nouvelle-Galles du Sud en Australie, qui mettent l’accent sur les récentes découvertes sur l’impact néfaste du changement climatiques sur les microorganismes.
Qu’est-ce qui affecte exactement ces micro communautés ? En premier, définissons quels sont les contrecoups du réchauffement climatiques : hausse des températures qui a pour effet la fonte des glaces et hausse des effets de serres qui a pour conséquences l’acidification des océans.
En quoi ces variations affectent-elles les bactéries? Les bactéries sont des organismes très sensibles. Les chercheurs ont mis en avant qu’elles n’acceptent que très peu de changement de température, ou de condition de vie telle que le pH. Toutes les bactéries ne résistent pas à ces changements et cela diminue leur diversité.
Prenons l’exemple du phytoplancton, micro organisme à la base de la chaîne alimentaire. Il a besoin du CO² et de la lumière, cependant, si la concentration de CO² devient trop importante, cela peut devenir toxique pour lui. De même, l’augmentation du niveau de la mer rend l’eau de plus en plus trouble, ce qui diminue sa capacité à capter les photons et donc de le transformer en matière organique essentielle à la survie d’autres espèces[1]. Ces répercussions directes deviennent de plus en plus préoccupantes, et surtout lorsque nous analysons l’impact de ce réchauffement sur le microbiote intestinal. C’est ce que le CNRS a mis au jour sur des reptiles comme les lézards. Lorsqu’ils passent un an dans des températures de 2°Celsius supérieur, il y a une perte de 34% de diversité de leur microbiote.[2]
Cependant, le réchauffement climatique peut avoir d’autres conséquences néfastes et pas que sur les microorganismes, mais sur l’Homme également. C’est notamment la dispersion de bactéries enfermées dans les calottes glaciaires depuis quelques siècles, qui sont beaucoup plus virulentes et donc dangereuses pour l’Homme. Prenons l’exemple d’il y a de ça quelques années une épidémie de Bacillus anthracis, agent responsable de l’anthrax, en Sibérie. Cette épidémie a touché plus de 2 300 rennes avant d’atteindre l’Homme. En effet, l’anthrax est une maladie à multiples facettes (respiratoire, intestinale, et cutanée). Le résultat est une centaine de personnes atteintes, dont un enfant qui n’y survivra pas.
La première question à être posée a été, mais d’où provient cette souche virulente ? Une équipe de chercheurs Russes finit par trouver la réponse, avec une hausse de température estimée de 5,6° Celsius en trois-quart de siècle. Cette hausse a permis la fonte du permafrost, partie des calottes glaciaires qui sont censées ne jamais fondre. C’est donc le réchauffement des température dans cette partie du globe, qui a provoqué la dispersion d’une maladie, qui est aujourd’hui facilement traitable par un vaccin et des antibiotiques. Mais l’Homme n’était pas préparé à être affligé par cette bactéries des plus agressives.[3
Article écrit par Clara Lerebourg
Bibliographie :
[1]Réchauffement climatique : cessons d’ignorer les microbes, la majorité invisible, Nathalie Mayer, publié en 20/06/2019. [2]Réchauffement climatique : la flore microbienne en danger ?, Léa Peillon-CombyJulien Cote, 08 mai 2017.
http://www.cnrs.fr/fr/rechauffement-climatique-la-flore-microbienne-en-danger
[3]Le réchauffement climatique réveille un anthrax en Sibérie, Marie-Céline RAY, 05/08/2016.