CARTE D’IDENTITÉ
Nom: Watasenia scintillans, aussi appelé calmar luciole ou encore hotaru-ika au Japon, est un décapodiforme appartenant à la famille des Enoploteuthidae. Il s’agit de la seule espèce de son genre. Ce calmar est particulièrement célèbre pour sa migration annuelle vers les eaux côtières de la baie de Toyama lors de sa fin de vie.
Habitat: Il habite des eaux au large des côtes du Japon à des profondeurs variables, de 300 à 400 m pendant la journée et de 20 à 60 m pendant la nuit.
Taille: Les calmars adultes, mâles comme femelles, vont généralement mesurer 7,5 cm.
Mode de vie: L’hotaru-ika est un chasseur actif de copépodes (petits crustacés), de petits poissons et parfois même de calmars. Leur durée de vie en milieu naturel ne dépasse pas un an et quand ils arrivent en fin de vie, les individus femelles viennent relarguer leurs oeufs près du rivage.
CE QU’IL FAUT RETENIR SUR L’ANIMAL EN QUESTION POUR DRAGUER… OU PAS
Ces organismes à corps mou possèdent une structure squelettique chitineuse, deux yeux, dix tentacules et des photophores répartis sur tout le corps. Les photophores sont des organes composés de cryptes contenant des bactéries symbiotiques bioluminescentes émettant une lumière bleutée. Ce calmar porte donc bien son nom de luciole puisqu’il est, grâce à ses symbiotes, bioluminescent. Cette capacité aurait de nombreuses utilités : communication, camouflage, chasse …
Hotaru-ika passe ses journées dans les profondeurs à émettre sa lumière pour attirer ses proies ou pour dérouter un prédateur. Mais la nuit le calmar remonte dans des eaux peu profondes et illuminées par la lune. Il va donc avoir besoin de sa bioluminescence pour ne pas projeter d’ombres, rendant difficile sa détection par des prédateurs ou des proies.
Tous les ans au printemps, durant leur saison de reproduction, les calmars lucioles migrent vers les côtes de la baie de Toyama. Ces animaux atteignent la maturité sexuelle avant la saison de reproduction pour les mâles et en fin de saison pour les femelles. De ce fait, les mâles n’ont le temps de s’accoupler qu’avec une seule femelle avant de mourir. On les considère donc comme des partenaires monogames, et plus précisément, les femelles sont qualifiée de monandre, ce qui est un cas rare chez les céphalopodes.
Une fois accouplés et les oeufs fécondés, les calmars lucioles atteignent leur fin de cycle de vie d’un an. Avant de mourir, les femelles reviennent pondre leurs oeufs près du rivage. Cette migration massive de calmars, appelée la saison du frai, est une activité économique très importante pour les pêcheurs japonais qui se rendent dans la baie afin de ramasser les calmar mourants. Mais la saison du frai attire aussi beaucoup de touristes venus admirer la bioluminescence qui illumine la baie.
La fin de vie du hotaru-ika est donc une opportunité de pêche et une attraction touristique.
Article écrit par Léa Prévost
Sources :
- Sato, Noriyosi; Tsuda, Sei-Ichiro; Alam, Nur; Sasanami, Tomohiro; Iwata, Yoko; Kusama, Satoshi; Inamura, Osamu; Yoshida, Masa-aki; Hirohashi, Noritaka, Polyandry is extremely rare in the firefly squid, Watasenia scintillans, 2019, BioRxiv
- Young, RE; Roper, CF, Bioluminescent Countershading in Midwater Animals: Evidence from Living Squid (1976). La science (LIEN)
- http://tolweb.org/Watasenia_scintillans/19645/2007.06.16
- https://en.wikipedia.org/wiki/Firefly_squid
- Source photographie : https://www.naturepl.com/stock-photo/firefly-squid-(watasenia-scintillans)-emitting-light-from-photophores-toyama/search/detail-0_01601191.html
- Dessin par Léa Prévost