L’animal (angélique) du jour

© Alexander Semenov 

CARTE D’IDENTITÉ

Nom: Clione limacina ou Ange de Mer est un petit gastéropode appartenant à l’ordre des Gymnosomata (corps nu en grec). C’est donc un mollusque pélagique et gélatineux sans coquille et au corps transparent avec des organes natatoires en forme d’ailes.

Habitat:  Cet organisme étant capable de s’adapter à de larges variations de température et de salinité, on le retrouve en Atlantique Nord-Ouest et Nord-Est, dans le Pacifique Nord et en Méditerranée, nageant entre la surface et jusqu’à 400 mètres de profondeur.

Taille: Il mesure jusqu’à 40 mm de long.

Mode de vie: L’Ange de Mer se nourrit de zooplancton mais il a une préférence pour les gastéropodes planctoniques. Il est hermaphrodite et durant l’accouplement, il s’attribue le rôle de mâle ou de femelle. Son cycle de vie est d’au moins 2 ans.

Dessin de Léa Prévost

CE QU’IL FAUT RETENIR SUR L’ANIMAL EN QUESTION POUR DRAGUER… OU PAS

Ce petit ange nage grâce aux battements de ses ailes. En réalité, ses nageoires sont des parapodes et sont issues de la transformation de son pied au cours de l’évolution. Autre transformation, la Clione a perdu ses branchies et réalise des échanges respiratoires par diffusion passive à travers son tégument.

L’appareil buccal est composé de 3 paires de tentacules buccaux, d’une radula ainsi que des sacs contenant une trentaine de crochets chitineux. Au repos, les tentacules restent dans la cavité buccale, mais lorsque ce prédateur entre en contact avec une de ses proies, il projette hors de sa bouche ses 6 longs tentacules. Ces tentacules appelés “cônes buccaux” sont des organes préhensiles qui vont agripper la proie, généralement un gastéropode pélagique, et tourner sa coquille afin que l’entrée de cette dernière se présente face à sa bouche. Il éjecte alors ses crochets qui vont s’ancrer dans les parties molles de la proie afin de l’extraire de sa coquille.
La Clione utilise ensuite sa radula pour entièrement nettoyer la coquille. Il ne faut pas plus d’une seconde à cet ange finalement pas si angélique pour ouvrir la bouche et gonfler ses cônes buccaux et moins d’une demi-heure pour finir son repas.

Les Anges de Mer représentent une partie importante de l’alimentation des cétacés, poussant Cuvier à les appeler Clio Boréalis (pâtures à baleine). Pour les fans de Jules Verne, la Clione est évoquée dans son œuvre “Vingt Mille Lieues sous les mers” : “Je vis aussi des myriades de ces clios boréales, longues de trois centimètres, dont la baleine avale un monde à chaque bouchée. Ces charmants ptéropodes, véritables papillons de la mer, animaient les eaux libres sur la lisière du rivage. »

Article écrit par Léa Prévost 

Sources:

  • https://doris.ffessm.fr/Especes/Clione-limacina-Ange-des-mers-4484/(rOffset)/0
  • Swimming in the Pteropod Mollusc, Clione Umacina: I. Behaviour and Morphology RICHARD A. SATTERLIE, MICHAEL LABARBERA, ANDREW N. SPENCER Journal of Experimental Biology 1985 116: 189-204 (LIEN)
  • Swimming in the Pteropod Mollusc, Clione Limacina: II. Physiology RICHARD A. SATTERLIE, ANDREW N. SPENCER Journal of Experimental Biology 1985 116: 205-222; (LIEN)
  • Fast-Strike Feeding Behavior in a Pteropod Mollusk, Clione limacina Phipps C. O. Hermans and R. A. Satterlie The Biological Bulletin 1992 182:1, 1-7 (LIEN)
  • Lalli, Carol M., and Ronald W. Gilmer. Pelagic snails: the biology of holoplanktonic gastropod mollusks. Stanford University Press, 1989 (LIEN)
  • Source photographique : https://flic.kr/p/eP4CSF
  • Dessin par Léa Prévost