Quand les plantes éclairent les villes

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Éclairer nos villes à l’aide de plantes luminescentes, voilà le projet fou que des start-ups se sont lancés. Imaginez, les arbres bordant les rues s’illuminant à la tombée de la nuit, ou votre jardin se mettant à briller tel un paysage de science-fiction tiré d’Avatar. Outre l’aspect esthétique de cette idée, l’intérêt d’utiliser des plantes pour notre éclairage plutôt que nos ampoules actuelles serait de réduire grandement la pollution en permettant aux plantes de capter davantage de carbone tout en réduisant la pollution nécessaire à l’éclairage urbain. Entre alimenter un lampadaire fait de métal et de matériaux industriels et arroser une plante, la différence est évidente. Et cette idée a germé dans la tête de bien du monde, dont certaines se sont lancés dans la quête de la plante qui éclairera notre futur, via deux méthodes.

La première est l’utilisation du génie génétique. L’objectif serait de conférer à la plante la capacité de produire de la lumière toute seule en modifiant son code génétique afin d’y incorporer des gènes de luminescence venant d’autres espèces. Plusieurs entrepreneurs ont choisi cette approche, notamment Glowing Plants du MIT, qui avait choisi de transformer des plants d’Arabidopsis thaliana avec les gènes de la luciole codant pour la luciférine et la luciférase via la bactérie Agrobacterium tumefaciens, ou encore la start-up strasbourgeoise Woodlight qui utilise une méthode similaire, bien que secrète. L’intérêt de tels organismes génétiquement modifiés serait qu’ils n’auraient pas besoin d’intrants spécifiques pour émettre de la lumière comparée à une plante normale. Il suffirait donc simplement de l’arroser et de répondre à ses besoins nutritifs. Plusieurs questions sur les risques de l’introduction de telles plantes dans l’environnement ont été soulevées, mais là encore le risque est presque inexistant selon George Church, professeur de génétique à l’Université médicale de Harvard, car les plantes luminescentes seraient désavantagées dans un environnement sauvage par rapport aux plantes sauvages. L’autre méthode pour éviter ce genre de problème est de rendre stérile les plantes transgéniques, ce qu’a choisi Woodlight.

La seconde est l’utilisation de plantes normales avec une solution nutritive spéciale. C’est le cas de la start-up française Aglaé lancée par Sophie Hombert basée en Seine-et-Marne. Elle a développé un sérum dilué dans de l’eau et dont la composition est secrète. Lorsque la plante l’absorbe, celui-ci se fixe sur les cellules de la plante et induit la luminescence. La luminescence apparait dès 30 minutes après exposition et durent entre 10 et 20 jours. L’avantage de ce projet est que le sérum est biodégradable et n’entraine aucune modification génétique sur la plante, mais nécessite un apport continu en sérum. La jeune française cherche à adapter son sérum à d’autres plantes que celles d’intérieures, et travaille également avec Disneyland Paris, présageant un bon avenir pour la startupeuse. 

Cette technologie, bien qu’au stade de développement, pourrait bientôt arriver dans nos villes et nos maisons, éclairant notre quotidien sous un nouveau jour et nous faire entrer dans une époque où l’homme vit en harmonie avec le vivant jusqu’au sein de ses villes.

Article rédigé par Valentin Djian

Bibliographie :