Les cellules IPs

En ce 14 décembre, nous allons revenir sur une découverte qui a révolutionné le monde de la biologie. Et oui, comme nous l’avons mentionné dans bien des articles précédents, la recherche modifie grandement notre vision de la science-fiction.

Nous parlerons aujourd’hui des cellules souches et plus précisément de celles induites par la main de l’homme.

Ces cellules, appelées cellules pluripotentes induites sont obtenues grâce à la transformation de cellules adultes spécialisées en cellules immatures capables de redonner n’importe quelle sorte de cellules de l’organisme.

Nous devons cette nouvelle technique à Shinya Yamanaka, ce qui lui a valu le prix Nobel de médecine en 2012.

Les cellules souches sont naturellement présentes chez les embryons et dans certains organes ou tissus adultes. Alors pourquoi se casser la tête à en produire alors que nous avons un stock en nous ? Et bien, et bien, les cellules souches des embryons certes facile à cultiver in vitro mais leur obtention passe par la destruction de l’embryon lui-même …..nous supposons que vous voyez le problème. De ce fait, leur utilisation est actuellement interdite en France. Des dérogations permettant la réalisation de recherches dans des conditions extrêmement contrôlées peuvent toutefois être accordées par l’Agence de la Biomédecine.

Les cellules souches des adultes, quant à elle sont en faible quantité et peu faciles d’accès. On en trouve par exemple dans la moelle osseuse où elles sont à l’origine des cellules sanguines (cellules souches hématopoïétiques), dans l’épiderme (cellules souches kératinocytaires) ou encore dans le tissu adipeux
(cellules souches mésenchymateuses). Ces cellules souches, moins faciles à cultiver ne sont pas pluripotentes. Elles ne se différencient qu’en des types cellulaires caractéristiques du tissus dont elles sont issues.  

Face à ces nombreux inconvénients, les cellules IPs apportent bien du réconfort aux chercheurs. D’une part, elles possèdent les mêmes atouts que les cellules souches pluripotentes des embryons sans les gros problèmes éthiques qu’elles soulèvent. D’autre part, elles sont bien plus facile d’accès que les cellules souches adultes (une simple biopsie suffit).

Ainsi, en moins de 10 ans ces cellules se sont largement installées dans la communauté scientifique. Cette technique est très utilisée pour modéliser des maladies génétiques afin d’étudier plus finement les mécanismes cellulaires. En médecine, l’application majeur serait la thérapie cellulaire ou la médecine régénératrice. Mais nous ne sommes pas encore dans la phase de test clinique car le IPs soulèvent encore des questions telles que :

  • Peuvent-elles induire la formation de tératomes ? (Comme elles sont reprogrammées pour proliférer sans fin, elles sont susceptibles de former des amas de cellules pouvant induire un cancer)
  • Quels conséquences pourraient avoir les caractéristiques épigénétiques acquises par la cellules avant sa reprogrammation ?

Pour finir, cette technique a permis l’ouverture d’une autre application, dont nous vous parlerons demain.

Rédigé par Jenny Y.

Références :

http://mobile.lemonde.fr/industrie/?xtref=http://mobile.lemonde.fr/sciences/article/2012/10/08/shinya-yamanaka-pere-des-cellules-ips_1771807_1650684.html

https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/cellules-pluripotentes-induites-ips