Le Trouble Dissociatif de l’Identité

Par Alissar El MASRIBiocalendrier de l'Avent 2021

©Alex Garant

Aujourd’hui, le TDI est caractérisé par une sorte de trouble dissociatif qui reste très controversé dans le monde médical et donc très compliqué à diagnostiquer. En effet, beaucoup peuvent confondre ce comportement avec un autre trouble psychotique ou encore la schizophrénie, et ainsi le diagnostic peut prendre plusieurs années. Penchons-nous sur ce sujet !

« TDI » est l’acronyme de Trouble Dissociatif de l’Identité, ce qui veut dire que les patients ayant ce trouble ont toute une diversité de personnalités, pouvant aller jusqu’à une cinquantaine pour certains. En d’autres termes, ils ont plusieurs « personnes » dans leur esprit qui peuvent communiquer entre eux et également « piloter » le corps de la personne. Mais comment est-ce possible ?

Le TDI ne survient que lorsqu’un événement traumatique se produit dans la vie d’un individu. En général, 90% des patients ayant eu ce trouble ont été victime au cours de leur vie d’une agression physique et/ou sexuelle. Le pourcentage restant représente ceux qui ont été victime d’événements correspondant à la perte d’un proche, la guerre, une catastrophe naturelle, etc. Ainsi, le TDI ne survient pas, comme beaucoup peuvent le penser, très jeune. Il peut s’exprimer à tout âge.

La personnalité qui était unique se retrouve comme morcelée, constituant ainsi plusieurs parties alternatives, communément appelées « alters ». Ces derniers ont chacun leur personnalité : un sexe, un âge, un tempérament, une orientation sexuelle qui leur sont propres. Ainsi, chaque alter peut devenir « pilote du corps » à son tour et ce pour une période qui peut être inégale entre alters. Il y a souvent un ou des alters dominants. Ce changement de personnalité est donc souligné par la présence d’un nouvel alter qui peut se faire de façon volontaire ou non (le stress peut favoriser le changement d’alter par exemple).

C’est pourquoi certaines personnes ayant un TDI peuvent à certains moments ne pas se rappeler de souvenirs et/ou d’une personne rencontrée à cause d’un autre alter qui était dominant à ce moment-là. Mais cela n’est pas le cas pour tout le monde car chez certains, les alters sont comme connectés et communiquent entre eux.

Cependant, près de 1 à 3% de la population mondiale souffre de ce trouble dissociatif. Actuellement, aucune solution n’est disponible pour reformer une personnalité unique car il est très difficile d’effacer un souvenir traumatisant de la mémoire. Souvent, la psychothérapie est proposée afin d’aider le patient à mieux gérer ses symptômes qui peuvent se révéler handicapants dans sa vie personnelle. Par exemple, favoriser une bonne entente entre les différents alters.

De plus, la thérapie EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) commence à être proposée pour les personnes ayant un trouble post-traumatique comme le TDI. Elle consiste dans un premier temps à faire un entretien pour identifier l’origine du traumatisme. Puis dans un second temps, l’individu devra se focaliser sur le souvenir en mobilisant les 5 sens (odorat, vue etc.) pendant que le praticien effectue des séries de stimulations bilatérales alternées du cerveau. À chaque stimulation, le patient doit décrire le moment qui lui vient. Cette thérapie se fait jusqu’à ce que le souvenir soit perçu comme un événement plus positif ou avec du recul.

Ainsi le trouble dissociatif de l’identité reste tout de même une pathologie complexe où les seules solutions possibles sont des traitements et des suivis psychologiques. Ces derniers restent très importants pour un individu atteint de TDI car ils permettent de mieux appréhender et comprendre les différents alters présents en lui.

EL MASRI Alissar

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