L’animal (caché) du jour

Requin tapis tacheté reposant sur le fond / ©John Turnbull

CARTE D’IDENTITÉ

Nom: Le requin-tapis tacheté (Orectolobus maculatus) appartient à l’une des 12 espèces qui composent la famille des Orectolobidae (requins tapis). Ces derniers sont parfois désignés par le terme de Wobbegong, un mot qui provient de la langue de certaines populations natives d’Australie et qui peut se traduire par “barbe hirsute”.

Habitat: On le retrouve en bordure des côtes australiennes à faible profondeur. Il se concentre dans les récifs coralliens et rocheux. On suppose que comme la plupart des requins vivants sur les fonds marins, les individus de cette espèce ne vont jamais s’éloigner de plus de quelques kilomètres de leur lieu de naissance au cours de leur vie.

Taille: C’est l’une des plus grandes espèces de la famille des Orectolobidae avec Orectolobus halei, pouvant atteindre plus de 3m.

Mode de vie: Il est nectobenthique, c’est à dire qu’il reste à la surface des fonds marins et profite de la journée pour se reposer en chassant plutôt de nuit. Les motifs et couleurs de sa peau lui permettent de bien se fondre dans son milieu et en particulier dans un environnement rocheux. Pour chasser il attend généralement en embuscade même s’il a déjà été aperçu en train de se déplacer lentement vers une proie potentielle.

Son régime alimentaire comprend majoritairement des poissons osseux (on peut citer la “dorade” Pagrus auratus), mais des céphalopodes peuvent aussi être inscrits au menu ! Il lui arrive même de manger d’autres chondrichtyens comme des requins dormeurs.

Dessin de Léa Prévost

CE QU’IL FAUT RETENIR SUR L’ANIMAL EN QUESTION POUR DRAGUER… OU PAS

Parmi les quelques 500 espèces de requins (néosélaciens), il existe 3 modes de reproduction : vivipare, ovipare et ovovivipare. Le requin tapis tacheté est un ovovivipare, c’est à dire que les œufs incubent et éclosent dans le ventre de la mère. Les femelles ont des grandes portées allant parfois jusqu’à 37 individus.

Vous avez probablement entendu parler du fait que les requins ont besoin de se maintenir constamment en mouvement pour pouvoir respirer, cependant c’est loin d’être le cas pour toutes les espèces. Ainsi, notre spécimen va devoir faire usage de ses spiracles, des trous localisés derrière sa tête, qui vont pomper l’eau et la faire circuler à travers ses branchies. Cette stratégie peut être retrouvée chez d’autres requins et surtout chez des espèces situées en milieu benthique.

De études ont permis de mettre en évidence l’intérêt médical de ces requins. En effet, leur système immunitaire possède des anticorps beaucoup plus stables que la moyenne. Ceci donnerait alors la possibilité d’une utilisation dans le cadre de détection d’agents infectieux.

Bien que ne présentant généralement aucun danger pour l’Homme, il peut attaquer en cas de provocation. Ce genre d’accident peut arriver quand quelqu’un lui marche dessus par exemple, ce qui le conduira possiblement à mordre l’imprudent. Ces morsures peuvent se révéler graves en raison de son habitude de ne pas lâcher prise une fois la proie agrippée.

Malgré leur réputation féroce, en partie due aux films tels que “Les dents de la mer”, les attaques de requin restent rares.

Article écrit par Matthias Rudeanu

Je tiens à remercier M. Gilles CUNY pour m’avoir apporté de précieuses informations pour la rédaction de cet article.

Sources:

  • https://www.sharks.org/spotted-wobbegong-orectolobus-maculatus
  • Bray, D.J. 2018, Orectolobus maculatus in Fishes of Australia, accessed 07 Sep 2020, http://136.154.202.208/home/species/1975 (LIEN)
  • https://www.iucnredlist.org/species/41837/68638559
  • Lecointre, Guillaume, et al. Classification Phylogénétique Du Vivant Tome 2 Plantes à Fleurs, Cnidaires, Insectes, Squamates, Oiseaux, Téléostéens. Belin, 2013
  • Thornley, M. (2004), Sharks could prove human life savers. Australian Veterinary Journal, 82: 518-518 (LIEN)
  • Shannon Corrigan, Luciano B. Beheregaray, A recent shark radiation: Molecular phylogeny, biogeography and speciation of wobbegong sharks (family: Orectolobidae), Molecular Phylogenetics and Evolution, Volume 52, Issue 1, 2009, Pages 205-216, ISSN 1055-7903, (LIEN)
  • Charlie Huveneers, Nicholas M. Otway, Susan E. Gibbs, Robert G. Harcourt, Quantitative diet assessment of wobbegong sharks (genus Orectolobus) in New South Wales, Australia, ICES Journal of Marine Science, Volume 64, Issue 6, September 2007, Pages 1272–1281, (LIEN)
  • J.J. Vaudo, M.R. Heithaus,6.08 – High-Trophic-Level Consumers: Elasmobranchs,Editor(s): Eric Wolanski, Donald McLusky,Treatise on Estuarine and Coastal Science,Academic Press,2011,Pages 203-225,ISBN 9780080878850,(LIEN)
  • Compagno, Leonard JV. Sharks of the world: an annotated and illustrated catalogue of shark species known to date. No. 1. Food & Agriculture Org., 2001.
  • Hamlett, William C., ed. Sharks, skates, and rays: the biology of elasmobranch fishes. JHU Press, 1999.
  • Source photographique : https://flic.kr/p/pf2Nod
  • Dessin par Léa Prévost