VAMOS #18 Aquarium de Paris

Pour le premier VAMOS 2017 organisé par l’association, nous sommes partis à la rencontre des animaux aquatiques dont regorge l’Aquarium de Paris avec Santiago Aragon, le directeur de la collection zoologique et professeur de biologie animale à l’UPMC. Cet aquarium se trouve au centre-ouest de Paris, près du Trocadéro et fait le bonheur de milliers de visiteurs chaque année. On y trouve une grande variété de poissons mais aussi de nombreux invertébrés.

La plupart des Téléostéens sont des Ostéichtyens (poissons présentant un squelette osseux) et des Chondrychtyens (poissons à cartilage). Il faut savoir que pour éviter d’avoir un impact très fort sur les écosystèmes, les poissons de l’Aquarium sont, quand cela est possible, des alevins (petits poissons) qui sont récupérés pour les faire grandir en captivité, mais cela reste difficile car la plupart des espèces ont des conditions de vies peu connues.

Chez les Chondrychtyens, on retrouve tous les régimes alimentaires. Les nageoires pectorales des poissons correspondent aux membres antérieurs (les « bras ») tandis que les nageoires pelviennes correspondent aux membres postérieurs (les « jambes »). Les écailles se forment sous la peau et sont donc recouvertes d’épiderme.

Après cette petite introduction générale, nous entrons dans le cœur de l’aquarium et passons d’abord par le bassin des esturgeons. Les esturgeons sont des Ostéichtyens. Ils possèdent une bouche ventrale et un nez pointu comme celui des requins. Ce poisson était très communément trouvé au niveau des estuaires et sur la côte, mais avec la pêche intensive qui survient depuis plusieurs décennies, ce poisson n’est plus pêché à l’état sauvage et les élevages sont privilégiés. Depuis 2007, il fait l’objet d’un plan de réintroduction d’alevins. Par ailleurs, il possède un barbillon autour de la bouche qui lui permet de manger le substrat. Il peut mesurer jusqu’à 5 à 6 m de long est considéré comme le plus grand poisson osseux.

Nous pouvons également observer des roussettes et des émissoles qui nagent aux côtés des esturgeons. Les roussettes sont communément considérées comme des petits requins. Les mâles peuvent être différenciés des femelles grâce à l’extrusion qu’ils possèdent au niveau de la nageoire pelvienne. Comme pour les requins la bouche est toujours ventrale. Les branchies sont visibles en forme de fentes alors que chez les Téléostéens, on ne les voit pas puisqu’elles sont recouvertes d’un opercule. Les roussettes ne possèdent pas de narines mais seulement des organes sensoriels qui ne sont pas en connexion avec le cerveau. Certains requins pondent des œufs tandis que d’autres sont vivipares et possèdent donc un placenta.

Nous découvrons ensuite les raies qui possèdent une symétrie bilatérale bien qu’elles soient de forme aplatie. Il ne faut cependant pas les confondre avec les poissons plats Téléostéens tels que la plie et le turbo, qui n’ont pas une symétrie bilatérale parfaite puisqu’ils ne possèdent leurs œufs que d’un seul côté.

Mais il faut aussi savoir que parmi tous ces poissons qui nagent, une immense diversité de végétaux et d’animaux plus insolites peuplent les bassins. On y trouve notamment des holothuries et des oursins, appartenant à la famille des Echinodermes, ou encore des anémones, qui possèdent une sole pédieuse pour leur fixation au substrat et des polypes avec des tentacules autour de la bouche. Mais aussi des hippocampes et des crustacés de toute sorte !

Le prêtre, petit Téléostéen translucide, possède des chromatophores au niveau du tégument. Son corps est parcouru de reflets métalliques tout le long : ce sont les écailles.

Le mérou, ce poisson bien charmant, est un poisson hermaphrodite : ses gamètes femelles atteignent leur maturité avant les mâles et cela empêche donc l’autofécondation de ces gamètes.

Nous arrivons au niveau des poulpes maintenant. Cet animal est très intelligent et possède des chromatophores noirs, rouges et jaunes. Ce sont des cellules pigmentaires mobiles qui sont capables de se coller à la surface de l’épiderme ou bien de rentrer plus profondément dans le derme et permettent ainsi de faire varier la couleur du tégument qui confère au poulpe sa propriété de camouflage. A savoir : les chromatophores sont sous contrôle nerveux !

Nous découvrons ensuite un étrange poisson appelé la coquette, qui a la capacité de changer de sexe. Le mâle dominant est en réalité une femelle qui a changé de sexe au moment de son passage en tant que « dominant ».

Quant au grondin volant, comme son nom l’indique, il s’agit d’un poisson capable de « voler » au dessus de l’eau. Il saute sur la surface de l’eau pour aller plus vite. Il peut aussi retourner les pierres sur le fond marin à l’aide de ses nageoires pour chercher la nourriture. Ce sont en réalité les rayons de ces nageoires pelviennes qui lui servent de bras.

Nous rencontrons ensuite d’autres poissons plus insolites tels que la licorne à éperon bleu qui possède des cornes, et le chirurgien à voile que l’on reconnaît grâce à son épine de la nageoire très coupante.

Nous nous rapprochons progressivement de la fin de la visite en passant devant un bassin avec des cérianthes, un genre de cnidaires anthozoaires. Ils possèdent des amœbocytes, cellules urticantes, dans leurs tentacules qui leur permettent de capturer les proies. Nous apercevons également un tétrodon, poisson qui a la capacité de gonfler leur corps d’eau ou d’air lorsqu’ils ont peur. Ce poisson est également connu au Japon pour sa consommation gastronomique sous le nom de fugu. Cependant il est aussi responsable de la production d’une toxine appelée la tétrodotoxine, qui est un antagoniste des canaux sodiques et qui provoque ainsi une paralysie des muscles de la victime. C’est pourquoi chaque année, on dénombre au Japon de nombreux décès dus à la consommation de ce poisson.

Nous terminons notre VAMOS par des bassins remplis de méduses. Les méduses possèdent une symétrie radiaire, et on retrouve leurs gonades organisées selon cette symétrie au centre de l’ombrelle. La méduse est notamment une source de nourriture pour l’être humain puisqu’elle n’est pas toxique. Plus d’un peuvent en être dégoûtés pour le moment, mais elle sera peut être au centre de notre alimentation future car elle est très riche en protéines… Affaire à suivre !

La visite s’achève enfin devant le gigantesque bassin des grands requins où l’on peut voir des requins marteau notamment.

Nous vous disons à très vite pour un prochain VAMOS, et nous vous tenons au courant pour une prochaine visite à L’Aquarium de Paris pour ceux qui n’ont pu assister à celle-ci ! Vous pouvez aussi poursuivre votre plongée par ici 🙂 : https://flic.kr/s/aHskQ6YsXh

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