Une alternative aux antibiotiques : les peptides antimicrobiens

Nous entendons de plus en plus parler dans les médias de l’émergence de bactéries résistantes aux antibiotiques. En effet, la pression évolutive exercée par l’utilisation massive d’antibiotiques contribue à favoriser l’apparition de souches résistantes. Un rapport du gouvernement britannique alerte sur ce constat et estime que 10 millions de personnes mourront par an des suites d’une infection aux bactéries multi-résistantes si d’autres médicaments ne sont pas développés.

De nombreux chercheurs travaillent sur cette problématique et plusieurs pistes sont avancées comme alternative aux antibiotiques. Parmi ces pistes, les peptides antimicrobiens (PAM) semblent être de bons candidats. Ces petites protéines sont naturellement produites par les organismes vivants comme défense immunitaire et permettent de lutter contre de nombreux pathogènes comme les bactéries, les virus et les champignons. Les PAM pénètrent dans les membranes bactériennes et perturbent de l’intérieur des cibles cellulaires telles que l’ADN, l’ARN ou les protéines du pathogène.

Récemment, des chercheurs du MIT ont travaillé sur un de ces PAM : la clavinine A. Ce peptide a été isolé chez un animal marin, le tunicier (ou tunicata). La forme native de la protéine montrant des propriétés antimicrobiennes, les chercheurs ont décidé de la modifier afin d’augmenter son efficacité. Ils ont ainsi développé la clavanine-MO, plus hydrophobe que le peptide natif, lui permettant d’interagir plus efficacement avec la membrane bactérienne. Des tests sur la souris ont révélé que ce peptide permettait de tuer des souches E. coli et S. aureus résistantes à de nombreux antibiotiques.

Il a aussi été montré que les PAM avaient une activité anti-inflammatoire et qu’ils stimulaient le recrutement des cellules du système immunitaire pour combattre l’infection. Ces molécules aux activités antimicrobiennes, anti-inflammatoires et stimulatrices du système immunitaire suscitent de grands espoirs dans la communauté scientifique. Ils pourraient être utilisés comme alternative partielle voire totale des antibiotiques traditionnels.

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