L’Eugénisme libéral ou comment “améliorer” l’humain…

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Le mot Eugénisme est inventé en 1883 par Francis Galton. Il veut littéralement dire Bonne Naissance. Sa définition a bien évolué pour aujourd’hui être : “ Toutes méthodes et pratiques visant à améliorer le patrimoine génétique de l’espèce humaine”.
Francis Galton, un scientifique de la noblesse anglaise, qui cherchait à augmenter les reproductions chez les gens de la haute société. Ses idées eugénistes ont permis la mise en place des premières lois incitatrices promettant des réductions d’impôts aux familles avec plus d’enfants. Les dérives de ses idées au Etats-Unis ainsi qu’en Allemagne dans les années 1930 sont historiques. Ce type d’eugénisme, dit autoritarisme, est condamné, et les dérives que se sont permis les états rend le mot tabou. 

L’eugénisme libéral est opposé à l’eugénisme autoritarisme. L’un a pour conséquence la coercition de toute une population, l’autre se voulant être un choix personnel, libre et éclairé. L’eugénisme libéral est un choix personnel visant à améliorer fondamentalement l’humain, mais jusqu’où ?
Cette définition étant posée nous pouvons voir que notre société, grâce à l’évolution de la technologie, à la pensée et la morale actuelle, pratique déjà une forme eugénisme.

Prenons un exemple concret : 
Les femmes enceintes ont le choix à environ 10 semaines de grossesse de faire un test, permettant de connaître avant la naissance si leur enfant aura des problèmes de santé. Ce test est particulièrement utilisé pour détecter les anomalies chromosomiques du fœtus et la trisomie 21. Dans 90 % des cas de suspicion de cette maladie les parents décident de mettre fin à la grossesse.
Entre notre connaissance des gènes, de leurs actions, de leur régulation et leurs réponses phénotypiques nous pouvons utiliser la technologie présentée dans l’article du 4 décembre dernier, CRISPR cas9, pour éditer et travailler sur l’ADN.
Le vrai problème est : Devons-nous ou non éditer les gènes ? Quand devons-nous les éditer ? Pourquoi et dans quel cas devons-nous le faire ?

L’éthique aujourd’hui nous pousse à utiliser cette technologie uniquement dans des conditions médicales, mais demain avec la normalisation de ces pratiques nous serait-il pas possible d’imaginer un monde où l’édition de gènes se ferait pour une accommodation, une envie et non pour un besoin primaire comme la santé.

Article écrit par Louise Errera

Bibliographie :