Les ours polaires en danger

Ⓒ Tin Man

L’ours polaire ou Ursus maritimus est un mammifère vivant principalement dans les régions arctiques du globe. Ce géant des glaces est confronté à un danger d’une grande ampleur, le réchauffement climatique. Il n’a pas de prédateur naturel mais le dérèglement climatique pourrait bien être la plus grande menace qu’il ait jamais connu.

L’habitat de l’ours polaire est délimité par la banquise, qui leur permet de chasser, de se reproduire… Au cours d’une année, les ours se déplacent entre la banquise et les zones côtières qu’ils doivent rejoindre durant l’été quand la banquise a disparu. Ils dépendent donc du cycle de la banquise, mais si celui-ci est perturbé alors leur cycle de vie le sera également.

A cause du réchauffement climatique, la surface de la banquise diminue d’environ 13,4% par décennie.

Les ours chassent en particulier les phoques présents sur la banquise, mais avec la diminution de sa surface leurs proies sont de moins en moins présentes. Selon les scientifiques, un ours polaire adulte aurait besoin de manger 50 à 60 phoques par an pour avoir un optimum de survie. Malheureusement, la disparition de leurs proies de prédilection les pousse à se nourrir d’autres animaux, comme les poissons qui restent bien moins nourrissants pour eux.

Cette réduction de leur source d’alimentation les pousse à prolonger leur jeûne, ce qui provoque une détérioration de l’état de santé des ours.

Un des effets de ce manque de nourriture se fait sentir sur la viabilité des oursons. En effet, leur mère accumule des graisses pour pouvoir produire du lait et ainsi nourrir ses petits. Cependant, si elle est elle-même sous-alimentée, la qualité de son lait est moins bonne et donc les oursons peuvent souffrir de malnutrition et ne résistent pas à la rudesse de leur  environnement. 

Outre la raréfaction de leurs proies, la disparition de leur habitat constitue une menace majeure pour cette espèce. La glace est plus fragile car moins épaisse, elle est aussi plus susceptible de se fissurer et de dériver, emportant avec elle un ours qui devra nager et potentiellement s’épuiser pour rejoindre un lieu plus sûr comme un îlot de glace plus épais ou la terre ferme.

Pour comprendre et prévoir ce qui arrivera aux ours quand la banquise aura fondu, des chercheurs poseront des colliers GPS sur des ours pour analyser leurs déplacements. Les résultats obtenus leur permettront de dire si oui ou non les ours seront capables de s’adapter à ce changement d’habitat.

L’ours polaire est classé vulnérable sur les listes rouges de l’UICN, et des simulations prévoient une diminution de la population d’ours adultes de 30% d’ici une quarantaine d’années.

GRIMONPONT Laure

Sources :

  • Regehr, Eric V., et al. « Conservation status of polar bears (Ursus maritimus) in relation to projected sea-ice declines ». Biology Letters, vol. 12, no 12, décembre 2016, p. 20160556. royalsocietypublishing.org (Atypon), https://doi.org/10.1098/rsbl.2016.0556.
  • Derocher, Andrew E., et al. « Polar Bears in a Warming Climate1 ». Integrative and Comparative Biology, vol. 44, no 2, avril 2004, p. 163‑76. Silverchair, https://doi.org/10.1093/icb/44.2.163.