Nous avons tous déjà entendu parler des pesticides et des dangers qu’ils représentent. Cependant, ils sont plus dangereux sur le long terme qu’on ne le penserait.
Disparitions des abeilles, danger pour l’environnement, effets néfastes sur le corps humain, les dangers sont aussi nombreux. Nous allons aborder en particulier ceux sur le corps humain.
On distingue différents types de pesticides : ceux chimiques utilisés dans l’agriculture conventionnelle, et ceux naturels utilisés notamment dans l’agriculture bio. Ce sont les premiers qui sont principalement dangereux pour la santé.
Un pesticide est un composé chimique doté de propriétés toxicologiques, utilisé par les agriculteurs pour lutter contre par exemple des animaux ou des plantes jugés nuisibles aux cultures. On y retrouve des herbicides, des insecticides, des fongicides et tant d’autres.
Ces composés chimiques représentent un danger, on doit notamment les craindre si on est une femme enceinte ou bien un enfant et surtout si on est agriculteur.
Les personnes touchées par les pesticides
© Greenpeace
Il faut savoir que ces molécules se retrouvent dans les shampooings anti-poux ou bien dans les produits d’entretiens des moquettes et dans d’autres produits de la vie quotidienne. Ainsi, nous sommes tous indirectement touchés par les pesticides. De plus, “les organismes vivants ont en commun des processus et des mécanismes physiologiques. De ce fait, un pesticide présente un potentiel toxique plus ou moins étendu pour des organismes qu’il ne cible pas.” Cela signifie que les pesticides peuvent aussi toucher les hommes bien que cela ne soit pas l’objectif. Une étude de la Fédération internationale des gynécologues a montré qu’une femme enceinte serait “en moyenne contaminée par au moins 43 substances chimiques différentes aux Etats-Unis”.
Sur le court terme, les pesticides peuvent engendrer des troubles de santé tels que des intoxications aiguës lors d’une utilisation inadéquate. Ces intoxications peuvent toucher non seulement les professionnels les manipulant mais aussi la population générale. Ils provoquent des allergies. En effet, énormément de fongicides et quelques herbicides et insecticides ont été reconnus comme étant irritants. Pour certains organophosphorés, des symptômes respiratoires ont été répertoriés comme les rhinites ou bien l’asthme.
Mais, sur le long terme, les pesticides peuvent engendrer des maladies graves. Il a été mis en évidence que les pesticides pouvaient engendrer des cancers. Chez certains agriculteurs, des études ont constaté que les pesticides favorisent la survenue du lymphome non hodgkinien. Ce cancer est caractérisé par une prolifération anormale des cellules du système lymphatique : les lymphocytes. Pour les agriculteurs en contact avec les pesticides, plus particulièrement les insecticides de la familles des carbamates et des insecticides organophosphorés, le risque de développer ce type de cancer augmente de 19%. Ces produits chimiques classés cancérigènes vont provoquer des lésions qui vont perturber l’expression de certains gènes de l’ADN ce qui va aboutir à cette prolifération.
Ce n’est pas le seul cancer provoqué par l’exposition à ces molécules. On retrouve aussi le cancer de la prostate, le chlordécone mais aussi le myélome multiple des os.
L’enfant au contact des pesticides peut de même développer des cancers, notamment des leucémies lors d’expositions professionnelles ou résidentielles, mais aussi des tumeurs du cerveau. De plus, sans même le savoir, une femme enceinte met en danger son enfant en utilisant ces produits phytosanitaires. Cela est arrivé à un garçon appelé Théo Grataloup, âgé de 11 ans. Exposé au glyphosate in utéro, il est gravement atteint de malformations des appareils digestifs et respiratoires.
Depuis sa naissance, il a dû subir cinquante-trois opérations et il ne parle et ne respire que grâce à une trachéotomie. De plus, certains pesticides ne mentionnent pas un risque possible pour les femmes enceintes.
Les pesticides sont également certainement liés à la maladie de Parkinson. Une étude américaine en 2009 a montré que le fait de vivre à moins de 500 mètres de zones agricoles utilisant des pesticides, augmente de 75% le risque de développement de la maladie. Par exemple, l’ingestion du dieldrine (un insecticide) diminue de 60% le niveau de la dopamine neuronale.
D’autres maladies tout aussi graves sont suspectées: cancer du testicule, malformations congénitales, troubles de la croissance fœtale, asthme, baisse de la fertilité.
Ces substances chimiques provoquent des effets que nous ne suspectons pas. En effet, les pesticides peuvent provoquer du diabète et de l’obésité. Des rongeurs mâles ont été exposés à un cocktail de six pesticides courants. A la fin de l’étude, on a constaté une forte prise de poids, une augmentation du taux de masse grasse et un diabète, ainsi qu’une intolérance au glucose. Cependant, une autre étude a montré que les consommateurs d’aliments bio ont un risque moindre de souffrir de surpoids ou d’obésité et de développer un symptôme métabolique (précurseur du diabète de type 2).
Article rédigé par Alizée Fernandes Pereira
Bibliographie :
- Isabelle Baldi, Sylvaine Cordier, Xavier Coumoul, Alexis Elbaz, Laurence Gamet-Payrastre, et al.. Pesticides : Effets sur la santé. [Rapport de recherche] Institut national de la santé et de la recherche médicale(INSERM). 2013, Paris : Inserm : Editions EDP Sciences (ISSN : 1264-1782) / 1014 p.inserm-02102981
- Stéphane Foucart et Laurence Girard. Glyphosate et cancer: des études-clés sous-estimées. Le Monde, 31/05/2017, 22512, p.11
- https://www.inserm.fr/information-en-sante/expertises-collectives/pesticides-effets-sur-sante
- Steeve H. Thany, Pascal Reynier et Guy Lenaers Neurotoxicity of pesticides: its relationship with neurodegenerative diseases – https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2013/04/medsci2013293p273/medsci2013293p273.html
Sources photographiques :