Le transhumanisme : avancées et limites

Le transhumanisme est un mouvement dont le but est de permettre à l’humanité d’améliorer nos limitations physiques et intellectuelles à l’aide de la science et de la technologie. Il définit notre condition actuelle en tant qu’humain limitée physiquement et intellectuellement mais  également deux autres conditions : le posthumain et le transhumain. 

Le posthumain est un être qui a réussi à améliorer sa condition humaine grâce à diverses technologies et techniques (Intelligences Artificielles avancées, réingénierie de la biologie humaine,…). Alors que le transhumain est une forme intermédiaire entre un humain et un post-humain. Il n’a pas encore complètement amélioré ses limites humaines, mais il est toujours un humain amélioré.

Mais pourquoi devrions-nous aller vers le transhumanisme ? Quelles sont ses promesses?

L’un des principaux objectifs des transhumanistes est d’atteindre l’état de superintelligence. Ils définissent alors deux types de superintelligence: la faible et la forte.

La faible superintelligence est simplement le processus d’accélération de notre cerveau humain et de notre vitesse de pensée. Elle s’obtient en utilisant des médicaments, des moyens biologiques ou une autre manière comme le téléchargement de notre esprit dans un supercalculateur ou l’IA. Mais attention, cela ne rend pas plus intelligent. 

C’est là qu’intervient la  superintelligence dite forte. Celle-ci a pour but d’améliorer considérablement l’intelligence humaine. Il est difficile de penser à la façon d’atteindre ce type d’intellect, car nous ne savons pas exactement ce qui nous rend biologiquement intelligents. Nous devons comprendre pleinement ce qui nous rend intelligents afin d’augmenter notre intellect, dans un sens qualitatif. Pour cela, nous devons optimiser le «matériel», qui est ici, le cerveau. Par exemple, en utilisant des micropuces, nous pouvons augmenter la vitesse des neurones pour transférer des informations et le nombre de synapses.

Les transhumanistes, en plus de vouloir augmenter notre intellect, souhaitent également accroître nos capacités physiques: force, vitesse, durabilité, mais aussi santé et espérance de vie. Lors de leurs recherches, ils soulèvent beaucoup de questions : comment pourrions-nous donner à un humain des superpouvoirs ? L’empêcher d’être malade? Pourrions-nous vaincre la mort?

Selon certains, les réponses à ces questions résident dans la robotique. Nous pourrions remplacer des membres de chair par des membres plus solides en acier ou en fibres de carbone, voire des exosquelettes complets pour certains, greffés à notre corps pour nous donner des capacités surhumaines. D’autres vont encore plus loin en proposant de fusionner notre corps avec des nanomachines. Circulant à travers notre corps, ces nanomachines seraient capables d’éliminer les maladies et de préserver nos cellules, prolongeant ainsi considérablement notre vie. La dernière solution est de mettre nos esprits dans des robots pour remplacer notre chair par l’acier, nous préservant de la mort, mais bien entendu ce n’est que de la science-fiction aujourd’hui.

Comme expliqué précédemment, le transhumanisme est un mouvement dont le but est d’aider l’humanité à atteindre un état supérieur, l’état «d’humain avancé». Mais comment arriver à ce stade d’évolution?

Il y a beaucoup de théories essayant de répondre à cette question, mais malheureusement, pour le moment, elles ne restent que des idées limitées par notre technologie actuelle. En effet, il est difficile de trouver un exemple concret d’expériences permettant la mise à niveau de l’homme, comme donner à quelqu’un la force de Superman ou l’immortalité de Dracula. Le fait est que, actuellement, la plupart des projets transhumanistes réalistes concernent la prothèse remplaçant un membre ou un organe de la manière la plus efficace, plutôt que de mettre à niveau un être humain déjà en bonne santé.

Nous sommes pour l’instant loin d’atteindre les objectifs d’immortalité, de super-force ou de superintelligence des transhumanistes.

Cela s’explique tout d’abord, par notre technologie limitée mais aussi par notre méconnaissance de notre biologie et du fonctionnement de la vie. Pour modifier quelque chose, nous devons d’abord le comprendre pleinement. Nous ne savons pas quoi changer dans notre biologie ou même comment le faire.

Mais cela s’explique également par l’aspect éthique. De nombreuses critiques ont été soulevées, soulignant les différences des personnes transhumaines avec le reste de l’humanité, mais aussi des inégalités entre les personnes qui ont accès à cette technologie et celles qui ne l’ont pas.

La question de la valeur de la vie humaine a également été abordée : devons-nous autoriser toutes les modifications? Si nous pensons au cas récent des bébés chinois génétiquement modifiés pour résister au VIH, personne ne s’est demandé avant l’expérience, quelles seraient les conséquences pour les bébés sur leur vie future. C’est un exemple clair d’irrespect de la vie humaine, seulement vu comme un outil pour la recherche.

Alors, quelle est la conclusion de tout cela? Le transhumanisme est-il dangereux? Eh bien, oui, bien sûr. D’un point de vue éthique, il pose des enjeux sociaux comme le marchandisage de la vie, la perte de valeur de la vie, les dérives de cette idéologie ou les conséquences d’un accès inégal à cette technologie. Mais plus important encore, il nous permet de devenir les maîtres de notre propre évolution et de notre propre design, en nous mettant en charge de notre destin.

Mais nous avons vu que le transhumanisme a de bonnes choses. Grâce à cette philosophie et aux études qui en sont nées, nous avons pu guérir les handicaps et permettre aux personnes handicapées de retrouver leurs membres, leurs sens et de vivre presque comme une personne non handicapée. Il a le potentiel d’améliorer la qualité de vie dans le monde.

Alors oui, le transhumanisme est dangereux, mais il s’agit simplement d’un outil, d’une idée, dont les applications dépendent de qui les applique. Seules nos actions décideront si c’est notre plus grande décision, ou notre destin.

Article écrit par Clara Lerebourg

Bibliographie