Symbiose 6
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Le STREFEN®

Le STREFEN® est un anti-inflammatoire non stéroïdien. Il est pris sous forme de pastilles à sucer, et on peut l’obtenir sous ordonnance seulement. Il a beau être efficace, on ne sait pas comment il fonctionne au niveau biologique. Le but de cet article est de vous informer sur ses propriétés, les précautions à prendre, sur son action spécifique et quelle est sa cible, mais de manière accessible au grand public. 

Tout d’abord, parlons de la posologie de ce médicament. Il est recommandé de traiter le mal de gorge avec le STREFEN® jusqu’à 3 jours maximum si possible avec la dose efficace la plus faible. Pour un adulte, il est recommandé de ne pas dépasser 5 pastilles par jour en espaçant les prises entre 3 et 6 heures.

Il y a une contre indication dans plusieurs cas comme pour les femmes enceintes de plus de 6 mois et les enfants de moins de 12 ans, ainsi qu’en cas d’insuffisance rénale, cardiaque et hépatocellulaire sévère. C’est aussi le cas pour les personnes ayant une hypersensibilité à la substance, des personnes souffrant ou ayant des antécédents d’un ulcère peptique, des antécédents d’hémorragie ou perforation gastro-intestinale, d’une colite grave, et de trouble hémorragique ou hématopoïétique lors d’un traitement avec un autre anti-inflammatoire non stéroïdien. 

Le STREFEN® peut avoir possiblement des effets secondaires indésirables, nous allons citer les plus fréquents : irritation de la gorge, vertiges, maux de tête, fourmillements, diarrhée et encore d’autres affections gastro-intestinales. 

D’autres effets indésirables sont possibles si vous le prenez en même temps que certains autres médicaments. Par exemple, certains médicaments avec le STREFEN® peuvent augmenter le risque d’une hyperkalémie, qui est un excès de potassium dans le plasma sanguin. Certains autres peuvent notamment augmenter le risque ulcérogène et hémorragique digestif, comme l’acide acétylsalicylique ou le déférasirox.

Il est donc important de vérifier que vos traitements en parallèles sont compatibles avec la prise du STREFEN®, et de le prendre seulement sous ordonnance et à la bonne dose. 

On va maintenant entrer dans le vif du sujet et parler du mécanisme d’action du flurbiprofène, qui est la molécule active du STREFEN®. Cette molécule va cibler et empêcher l’action d’une enzyme en particulier. En simplifiant, une enzyme est une protéine (chaîne d’acides aminés) qui va avoir pour fonction d’accélérer (catalyser) une réaction chimique. 

Ces molécules sont très grandes et très diverses, et sont spécifiques de leur substrat et ne sont pas modifiées avec la réaction. L’enzyme qui nous intéresse ici est la cyclooxygénase COX-1 et COX-2. 

Ces enzymes sont dans nos cellules et servent à permettre la production des prostaglandines, qui vont causer le signal de l’inflammation. Pour les produire, les cyclooxygénases utilisent l’acide arachidonique. Le but du médicament est donc d’empêcher cette conversion. Pour cela, notre flurbiprofène, après être entré dans nos cellules, va se fixer à l’endroit où se fixe normalement l’acide arachidonique sur la cyclooxygénase (le site actif). En faisant cela, la réaction ne peut pas se faire car il y a une formation de complexe enzyme/inhibiteur, qui empêche la fixation de l’acide arachidonique. Il n’y a pas de production de prostaglandine, ce qui a pour conséquence d’empêcher l’inflammation. 

Des travaux de recherche de recherche de Callan, Ondine Harris et al. publiés en 1996 ont montré son inhibition de la cyclooxygénase en parallèle d’autres anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l’indométacine. Le complexe enzyme/inhibiteur réversible pourrait se stabiliser en s’isomérisant avec un autre complexe aussi réversible et ainsi augmenter l’inhibition.

Maintenant, vous devriez avoir une meilleure idée du fonctionnement du STREFEN® quand vous le prendrez !

Sources :  

1 : Flurbiprofène, Wikipédia, Disponible sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Flurbiprof%C3%A8ne

2 : STREFEN 8,75 mg, pastille, Base de Données Publique des Médicaments, Disponible sur : https://base-donnees-publique.medicaments.gouv.fr/medicament/65407780/extrait#tab-rcp

3 : Prostaglandin Endoperoxide H Synthases (Cyclooxygenases)-1 and −2 *, Smith, William L. et al., Journal of Biological Chemistry, Volume 271, Issue 52, 33157 – 33160

Disponible sur :https://www.jbc.org/article/S0021-9258(19)78648-7/fulltext

4 : The Kinetic Factors That Determine the Affinity and Selectivity for Slow Binding Inhibition of Human Prostaglandin H Synthase 1 and 2 by Indomethacin and Flurbiprofen (∗), Callan, Ondine Harris et al., Journal of Biological Chemistry, Volume 271, Issue 7, 3548 – 3554, Disponible sur : https://www.jbc.org/article/S0021-9258(17)45893-5/fulltext

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