Découverte en 1985 par Alec Jeffreys, la méthode d’identification par ADN est aujourd’hui l’outil indispensable de la police scientifique. Démasquer les criminels ou encore innocenter des suspects sont les résultats obtenus à la fin des analyses.
Qu’est-ce que l’ADN ?
Découvert en 1869 par Friedrich Miescher, l’acide désoxyribonucléique, plus connue sous le nom d’ADN, constitue la molécule support de l’information génétique héréditaire. Sa structure a été déterminée en 1953 par James Watson et Francis Crick, sur la base des travaux de Rosalind Franklin : elle est formée de deux brins antiparallèles enroulés l’un autour de l’autre pour former la fameuse double hélice.
On retrouve ces molécules d’ADN dans toutes nos cellules. Il suffit donc d’avoir quelques cellules d’un individu pour faire une analyse ADN.
Qui exploite cette molécule ?
Il s’agit de la police scientifique. Celle-ci relève les traces et les indices se trouvant sur des scènes d’infractions ou de meurtres. De retour au laboratoire, elle analyse les prélèvements et compare les traces et les empreintes digitales afin de déceler un potentiel individu étant présent sur les lieux de l’incident.
Comment procède la police scientifique pour analyser l’ADN récolté sur le terrain ?
Tout commence sur le lieu du crime. L’Agent Spécialisé de la Police Technique et Scientifique se charge de récolter les indices laissés par les coupables. Pour cela, certains vont photographier les scènes de crime, et d’autres vont relever les empreintes présentes à l’aide d’un kit FTA (kit composé de gants, masque, enveloppe de prélèvement et d’un coton stérile).
Après avoir prélevé ces indices, l’expert scientifique va prendre le relais et travailler avec plusieurs équipements sophistiqués, tels que des centrifugeuses, des séquenceurs et des plateformes d’analyse qui vont permettre d’abord d’extraire l’ADN des cellules, puis de les purifier.
L’extraction de l’ADN consiste en une cassure chimique des cellules issues des indices récoltés pour atteindre leur noyau (par exemple, dans le cas du sang, il s’agira d’atteindre les globules blancs). L’extraction est ensuite purifiée grâce à un solvant. Au final, on obtient un flocon d’ADN, d’où découleront toutes les recherches.
Dans certains cas, l’ADN ainsi obtenu est insuffisant ou bien détérioré. Pour remédier à ce problème, les scientifiques vont recourir à la PCR (Polymerase Chain Reaction). Il s’agit d’une technique d’amplification d’ADN in vitro. Elle permet d’obtenir un très grand nombre de copies d’une séquence d’ADN choisie, à partir d’échantillons peu abondants. On n’a donc pas besoin de beaucoup d’ADN au départ car quelques picogrammes suffisent.
La dernière étape de l’analyse d’ADN fait appel à l’électrophorèse. L’ADN obtenu est déposé au sommet d’un bloc de gel d’agarose que l’on soumet ensuite à un champ électrique. L’ADN étant chargé négativement, les séquences satellites vont être attirées vers la borne positive. Les fragments les plus petits, se déplaçant plus facilement à travers le gel, vont migrer plus loin que les fragments de plus grande taille. Les bandes qui se dessinent alors caractérisent le profil génétique d’un individu.
Comparaison d’ADN retrouvé sur les lieux d’un crime et des suspects. Résultat obtenu après électrophorèse : correspondance entre l’ADN de l’individu 1 et l’ADN récolté sur la scène de crime.
Considéré comme une preuve solide, l’ADN reste cependant une preuve parmi d’autres. En effet, elle témoigne simplement de la présence d’un individu à un moment donné dans tel lieu, ou en contact avec telle personne, mais non l’implication de cet individu dans l’histoire.
Eden Peeris
Sources :
- Futura sciences – « Il y a 60 ans, Watson et Crick découvraient la structure de l’ADN », https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/genetique-il-y-60-ans-watson-crick-decouvraient-structure-adn-46103/
- « De l’usage de l’ADN dans la police scientifique », https://www.cours-servais.fr/blog/adn-police-scientifique.htm
- « ADN – Analyse », https://www.police-scientifique.com/adn/analyse