Selon le modèle traditionnel des sciences sociales, la psychologie est la science ayant pour objectif l’étude de la structure, le fonctionnement de l’activité mentale et des comportements qui lui sont associés. Elle se base principalement sur l’expérience, la culture, et l’environnement social de l’individu pour expliquer ses comportements et son activité mentale. Seulement, certains scientifiques ont émis la critique que, comme tout organe, notre cerveau a été façonné par des milliers d’années d’évolution. C’est ainsi qu’est né une nouvelle branche de la psychologie : la psychologie évolutive.
Qu’est ce que la psychologie évolutive :
La psychologie évolutive est un courant de la psychologie cherchant à expliquer et décrire les mécanismes de la cognition humaine en intégrant la biologie humaine et la théorie de l’évolution aux recherches. En effet, le cerveau étant le siège de l’esprit, il est logique que nos éléments cognitifs se soient formés pour répondre à des contraintes subies par nos ancêtres durant notre évolution biologique via la sélection naturelle et sexuelle. C’est le postulat de cette discipline encore jeune, sans pour autant affirmer que tous nos comportements sont génétiquement déterminés.
Par exemple, John Tooby et Leda Cosmides, deux chercheurs en psychologie évolutive, ont mené une série d’expériences dans lesquelles des sujets étaient soumis à un problème logique expliqué de deux différentes manières. Soit le problème est expliqué de manière abstraite ou avec des termes logiques purs, soit il était expliqué en terme de tricherie dans un échange social (par exemple, un employé ne recevant pas sa paye). Ils ont alors remarqué que dans le premier cas, moins de 25% des sujets réussissaient le test, alors que dans le deuxième cas, entre 65 et 80% des sujets le réussissaient, et cela peut importe la culture ou le milieu social des sujets testés. Ils ont donc émis l’hypothèse de l’existence d’un module universel de détection de la tricherie chez l’homme qui serait apparu suite aux contraintes subies par une espèce sociale comme la nôtre.
Ses limites :
En effet, beaucoup de personnes ont émis des critiques sur cette science et son fonctionnement depuis son avènement, et notamment par des neurobiologistes. Tout d’abord, il est difficile de connaître réellement avec précision l’environnement dans lequel vivaient nos ancêtres et donc les contraintes évolutives auxquelles ils étaient soumis.
De même, le cerveau est un organe bien plus ancien que les hommes. Ainsi, peut être que s’arrêter à l’environnement des premiers hommes ne soit pas assez loin dans le temps, et ainsi nécessiterait de remonter encore plus loin dans l’évolution et s’intéresser aux contraintes ayant façonné les structures cérébrales propres aux mammifères.
Enfin, l’absence de certitudes sur le mode de vie de nos lointains ancêtres remet en question la véracité des explications sur les pressions sélectives subies par ces derniers, et ainsi tout le raisonnement suivi par les psychologistes évolutionnistes.
Malgré les critiques exercées à son égard, la psychologie évolutive souligne le fait que l’évolution a eu un rôle certain dans le développement des éléments de cognition partagés par tous les êtres humains, rôle que nous ne pouvons nier de par ce caractère universel. Néanmoins, elle ne peut faire office de source de vérité absolue et doit être abordée avec précaution.
Sources :
https://lecerveau.mcgill.ca/flash/a/a_05/a_05_p/a_05_p_her/a_05_p_her.html
https://www.unil.ch/ip/fr/home/menuinst/linstitut/quest-ce-que-la-psychologie.html