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Sudan était le dernier rhinocéros mâle blanc du Nord au monde. Il est mort le 19 mars 2018 dans la réserve d’Ol Pejeta au Kenya à 45 ans. Il a laissé derrière lui, seulement deux femelles de cette sous-espèce.
Le terme de sous-espèce est utilisée pour classifier des populations d’individus de la même espèce qui, bien qu’ayant la capacité de produire une progéniture fertile, l’isolement et le manque de flux génétique ont pu leur donner une série de caractères distinctifs, qu’ils soient morphologiques, écologiques, éthologiques ou autre.
Contrairement à la plupart des membres de son espèce, Sudan n’est pas mort suite au braconnage. En effet, en Asie, la corne de rhinocéros, à qui l’on prête des pseudos vertus thérapeutiques, est très prisée, plus que l’or ou la cocaïne. La demande est intarissable, malgré tous les interdits, et pour y répondre le braconnage est constant. La corne de rhinocéros se revendrait sur les marchés parallèles entre 40 000 et 50 000 euros le kilo, soit plus que le kilo d’or.
Pourtant, jusqu’au milieu du 19ème siècle, les rhinocéros étaient largement répandus dans les savanes d’Afrique et les forêts tropicales d’Asie. Le braconnage s’est largement répandu à partir des années 1970-1980. Les territoires où ils vivaient (République centrafricaine, Tchad, République démocratique du Congo (RDC), actuel Soudan du Sud) étaient en zone de conflits, et donc des zones propices aux activités criminelles. La dernière population sauvage de la sous-espèce comprenait entre 20 et 30 individus en RDC et elle a disparu dans les combats à la fin des années 1990 et au début des années 2000. En 2008, le rhinocéros blanc du Nord était déjà considéré comme éteint à l’état sauvage. Aujourd’hui, presque toutes les espèces de rhinocéros sont menacées de disparition, ou ont déjà disparu.
Sudan quant à lui, a été euthanasié suite à la décision de l’équipe vétérinaire. Le mammifère souffrait depuis déjà plusieurs années de complications de santé liées à son âge. Son état de santé s’était significativement détérioré durant les vingt-quatre heures avant leur décision. Il n’était plus capable de se tenir debout seul, et souffrait beaucoup. Ils ont donc fait le choix d’abréger ses souffrances.
La mort de Sudan est synonyme de l’extinction de la sous-espèce. A moins que les scientifiques qui ont prélevé son matériel génétique parviennent à développer des techniques de fécondation in vitro. L’objectif serait alors de concevoir des bébés rhinocéros éprouvettes, qui seraient implantés dans une mère porteuse d’une autre sous espèce de rhinocéros.
Les autres espèces menacées :
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Aujourd’hui, la liste des animaux en voie d’extinction est connue grâce à l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). C’est un indicateur privilégié pour suivre l’état de la biodiversité dans le monde. Dans la dernière édition de la Liste rouge mondiale, sur les 96951 espèces étudiées, 26840 sont classées menacées et 2700 sont en voie d’extinction.
Ces critères sont basés sur différents facteurs biologiques : taille de population, taux de déclin, aire de répartition géographique, degré de peuplement et de fragmentation de la répartition.
Parmi ces espèces, 40% des amphibiens, 14% des oiseaux et 25% des mammifères sont menacés d’extinction au niveau mondial. C’est également le cas pour 31% des requins et raies, 33% des coraux constructeurs de récifs et 34% des conifères.
Rédigé par : Clara Lerebourg
Sources :
– Le monde Kenya : mort de Sudan, le dernier rhinocéros blanc du Nord mâle : https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/03/20/kenya-mort-de-sudan-le-dernier-rhinoceros-male-blanc-du-nord_5273465_3244.html
– Futura sciences : Sudan, le dernier mâle rhinocéros blanc du Nord, est mort : https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/mammifere-sudan-dernier-male-rhinoceros-blanc-nord-mort-55738/
– UICN : La liste rouge mondiale des espèces menacées : https://uicn.fr/liste-rouge-mondiale/