La Maladie de Charcot

Stephen Hawking, le célèbre astrophysicien, était un cas médical très particulier !

Atteint de la maladie de Charcot, de progression d’ordinaire rapide, à ses 21 ans les médecins ne lui donnaient que deux ans à vivre mais il aura finalement vécu 55 ans.

Mais qu’est-ce que la maladie de Charcot exactement ?

La maladie de Charcot, de son vrai nom la Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA), est une maladie neurodégénérative à l’issue fatale. Elle tient son nom du célèbre neurologue français Jean-Martin Charcot qui l’a décrite à la fin du 19e siècle.

La SLA est liée à une dégénérescence des neurones moteurs. Ces derniers sont spécialisés dans la commande des mouvements. Cette maladie va ainsi progressivement paralyser les muscles, ce qui impactera la marche et la respiration, mais aussi la parole et la déglutition. Cependant, il est important de préciser que les fonctions intellectuelles et sensorielles ne sont pas affectées.

Il existe 2 types de motoneurones, ceux dits « centraux » et ceux dits « périphériques ». Les motoneurones centraux se trouvent dans le cortex moteur du cerveau, ils reçoivent l’ordre de mouvement et le transmettent au tronc cérébral et à la moelle épinière, lieu où se trouvent les neurones moteurs périphériques qui sont en lien direct avec les muscles.

Cette maladie peut survenir à tout âge et touche les deux sexes, même si généralement elle apparaît entre 50 et 70 ans et atteint davantage les hommes. 

Chaque année, il y a entre 800 et 1000 nouveaux cas en France. L’espérance de vie est de 2 à 5 ans en moyenne après l’apparition des premiers symptômes. C’est principalement quand les muscles respiratoires sont atteints que les malades décèdent.

Actuellement, nous ne pouvons pas diagnostiquer cette maladie avant qu’elle n’apparaisse mais il est possible de ralentir son évolution une fois déclarée.

La maladie de Charcot peut se présenter sous trois formes différentes : la forme bulbaire, la forme spinale ou la forme familiale.

La forme bulbaire représente 30% des cas, elle commence au niveau du tronc cérébral et se manifeste par des difficultés d’articulation ou de déglutition.

Pour ce qui est de la forme spinale, soit 60% des cas diagnostiqués, on retrouve une altération des neurones moteurs, ce qui provoquera dans les débuts une faiblesse et une gène au niveau des membres supérieurs ou inférieurs.

La forme spinale et la forme bulbaire font partie des cas sporadiques, c’est-à-dire que la maladie touche des individus au sein d’une population sans qu’il y ait une forme de transmission. Cela veut dire que ces formes de la maladie seraient vraisemblablement dues à une influence environnementale ou une mutation aléatoire d’un gène, c’est donc une maladie multifactorielle.

La forme « familiale », qui a quant à elle une origine génétique héréditaire, ne représente que 10% des malades. Le premier gène à avoir été découvert est le gène SOD1 (superoxide dismutase 1) en 1993. Les trois autres gènes à avoir été identifiés par la suite sont les gènes TARDBP, FUS et C9ORF72. 70% de ces cas familiaux sont associés à une mutation connue.

Il n’est pas encore possible de connaître la cause initiale des formes sporadiques de la SLA. Ces explications se basent pour l’instant sur des hypothèses qui sont toutes sujettes à des programmes de recherche scientifique. 

Ces théories vont de l’anomalie du glutamate, qui intervient dans la transmission des messages nerveux, au dérèglement du facteur de croissance des cellules. La dégénérescence de la mitochondrie des cellules ou bien encore l’apoptose, qui est la mort cellulaire naturelle, se déclencherait également trop tôt. Le fait d’être sportif de haut niveau pourrait aussi avoir un impact, même si ce facteur de risque est encore controversé.

Pour diagnostiquer la maladie de Charcot,  un électromyogramme est impérativement pratiqué, ce qui permet d’enregistrer les signaux électriques entre les neurones et les muscles. En cas de SLA, il y a dénervation, ce qui veut dire que les muscles fonctionnent correctement mais que les neurones n’envoient plus de signaux nerveux.

Or, une dénervation pourrait être due à d’autres pathologies. En effet, les premiers symptômes se présentant dans la SLA se rapprochent d’autres problèmes médicaux tels que des tumeurs, d’autres maladies neurologiques, les maladies infectieuses à manifestation neurologique, des intoxications ou bien encore des maladies de la moelle épinière. Il est donc nécessaire de faire une IRM de la moelle épinière ou du cerveau, et dans certains cas une ponction lombaire.

Dans le cas des formes familiales, les spécialistes vont simplement regarder la présence des gènes connus mutés chez le patient.

L’identification des biomarqueurs aiderait à prédire et suivre l’évolution de la SLA. De plus, dans les maladies neurodégénératives, des modifications biologiques et morphologiques se manifestent des années avant l’apparition des premiers symptômes, ce qui serait un stade parfait pour prévenir le processus neurodégénératif.

KUZMANOSKI Lora

Sources :

  • « Sclérose latérale amyotrophique (SLA) / maladie de Charcot ⋅ Inserm, La science pour la santé ». Inserm, https://www.inserm.fr/dossier/sclerose-laterale-amyotrophique-sla-maladie-charcot/. Consulté le 5 décembre 2021.
  • « Les causes et l’hérédité de la maladie de Charcot (SLA) – ICM ». Institut du Cerveau, https://institutducerveau-icm.org/fr/maladie-de-charcot/causes-hereditaire/. Consulté le 5 décembre 2021.
  • « La SLA, c’est quoi ? Association ARSLA – Maladie de Charcot ». Association pour la recherche sur la Sclérose Latérale Amyotrophique, https://www.arsla.org/la-sla-cest-quoi/. Consulté le 5 décembre 2021.
  • « La maladie de Charcot (SLA) : causes, symptomes, traitements, recherches – ICM ». Institut du Cerveau, https://institutducerveau-icm.org/fr/maladie-de-charcot/. Consulté le 5 décembre 2021.
  • « La maladie de Charcot ou sclérose latérale amyotrophique (SLA) ». Fédération pour la Recherche sur le Cerveau (FRC), https://www.frcneurodon.org/comprendre-le-cerveau/le-cerveau-malade-et-ses-maladies-neurologiques/la-maladie-de-charcot-ou-sclerose-laterale-amyotrophique-sla/. Consulté le 5 décembre 2021.
  • Codron, P., et F. Letournel. « Neuropathologie de la sclérose latérale amyotrophique sporadique ». Pratique Neurologique – FMC, vol. 12, no 4, décembre 2021, p. 267‑76. ScienceDirect, https://doi.org/10.1016/j.praneu.2021.10.005.
  • Clinique du motoneurone – Les avancées sur le mécanisme de la SLA. https://www.cliniquedumotoneurone.fr/fr/information-sur-la-sla/98-les-avancees-sur-le-mecanisme-de-la-sla. Consulté le 5 décembre 2021.