L’ibuprofène, ou acide alpha-méthyl-4-(2-méthylpropyl)benzèneacétique, est un anti-inflammatoire non-stéroïdien (AINS), du groupe des propioniques donc dérivé du propane, dérivé de l’acide arylcarboxylique. Il possède des propriétés antalgiques – qui diminuent la douleur -, antipyrétique – contre la fièvre – et inhibe les fonctions des plaquettes dans le sang sur une courte durée. L’ibuprofène fut déposé sous un brevet et accordé en 1962, par le scientifique John Nicholson et le pharmacologue Stewart Adams employés de ‘Boots Pure Drug Company Ltd’. Il sera commercialisé pour la première fois sous le nom de BRUFEN® en 1969 au Royaume-Uni, sous condition d’avoir une ordonnance. Depuis, de nombreuses études sont réalisées afin de comprendre l’impact de cette substance sur différentes maladies. En 1995, des essais montrent qu’une forte dose d’ibuprofène ralentit la progression de la mucoviscidose et en 2005, dans ‘Journal of the National Cancer Institute’ un article démontre qu’une utilisation quotidienne prolongée d’ibuprofène augmenterait de 51 % le risque de cancer du sein chez les patients.
Aujourd’hui, l’ibuprofène est présent dans de nombreux médicaments et sur une large gamme de laboratoire pharmacologique, dans cet article de vulgarisation, nous parlerons de la gamme IBUPROFÈNE ARROW® et IBUPROFÈNE VIATRIS®.
L’ibuprofène peut être administré par des comprimés, en suspension buvable, et même sous forme de gel.
L’IBUPROFÈNE ARROW® en comprimé de 400 mg est à avaler sans mâcher avec suffisamment d’eau pendant le repas. Il traite les fièvres, les douleurs y compris d’arthrose modérée de la hanche et/ou du genou, les règles douloureuses, la migraine et les douleurs rhumatismales. Tout traitement doit être de courte durée et réservé aux adultes ainsi qu’aux enfants de plus de 12 ans d’au moins 30 kg. Un patient de 12 à 15 ans peut prendre 1 comprimé, en cas de fièvre notamment, 1 à 3 fois par jour avec au moins 6 heures d’intervalle entre 2 prises. Pour un patient de plus de 15 ans, le comprimé sera pris en cas de fièvre, en début de crise de migraine – maximum 1 comprimé par jour – et d’arthrose ou rhumatisme. La limite d’ibuprofène par jour pour ce médicament est de 2 400 mg, alors 1 à 2 comprimés seront pris 3 fois par jour, de nouveau avec 6 heures d’intervalle entre les prises. Une boîte de 20 d’IBUPROFÈNE ARROW® 400 mg nécessite une ordonnance, dus à la grande quantité d’ibuprofène dans les comprimés, elle coûte 1,55 € et est remboursable à 65 %.
Il existe aussi sous forme de gel pour un effet anti-inflammatoire local, il est utilisé pour des traitements courts contre des entorses ou contusions bénignes. N’en utilisez pas en cas d’allergie à l’aspirine ou aux AINS, si la peau est lésée (eczéma, plaie, etc.) et en cas de grossesse à partir du 6e mois – nous y reviendrons dans la partie suivante sur les risques -. Il n’est pas nécessaire d’avoir une ordonnance pour ce tube de gel de 60 g, composé à 5 % d’ibuprofène, il coûte 1,98 € et n’est remboursable qu’à 30 %. Il est destiné aux adultes et aux enfants de plus de 15 ans, à appliquer 3 fois par jour. Si les douleurs persistent après 5 jours et que vous n’avez pas eu d’avis médical, prenez rapidement une consultation pour empêcher les consultations. Enfin, pensez bien à vous laver les mains après chaque utilisation, si le gel entre en contact avec vos yeux ou muqueuses rincez abondamment !
Par ailleurs, l’IBUPROFÈNE VIATRIS® existe également sous différentes formes et notamment en suspension buvable à l’arôme de fraise pour les enfants et les nourrissons. Le médicament est dans un flacon de 200 mL avec une seringue doseuse graduée par kilogramme. Par graduation, on trouve 10 mg d’ibuprofène, du maltitol et de l’azorubine. Avant utilisation, il faut agiter la suspension et la dose prise doit correspondre au poids de l’enfant. De même, chaque prise est séparée d’au moins 6 heures. Pour les enfants de 3 mois – de plus de 5 kg – à 12 ans – environ 30 kg -, 20 à 30 mg par kilogramme et par jour doit être administré en 3 prises pour les douleurs et la fièvre, mais en cas d’arthrite juvénile, la dose d’IBUPROFÈNE VIATRIS® peut augmenter jusqu’à 40 mg par kilogramme par jour réparti en 4 prises. La seringue est à démonter et à nettoyer après chaque utilisation !
L’ibuprofène, en tant que AINS, présente de nombreux risques, nous nommerons ceux pour l’IBUPROFÈNE ARROW® 400 mg. Ce médicament seul présente un risque critique pour toute personne atteinte de cardiopathies sévères non-contrôlées, de déshydratation sévère, de nombreux différents types d’hémorragie, d’hypersensibilité, d’insuffisances sévères, de Lupus, d’ulcères gastroduodénaux et lors des 4 derniers mois de grossesse. Le risque reste modéré en cas d’antécédents de nombreuses maladies, d’antécédent d’AVC, d’artériopathie, d’asthme, de céphalées, de consommation d’alcool, de diabète, de hernie, d’hypertensions, d’infections, d’ischémie, de maladie inflammatoire, de néphropathie, de pathologie digestive, de varicelle et lors des 5 premiers mois de grossesse ainsi que lors de l’allaitement.
Les AINS ont également des interactions médicamenteuses à risque, surtout en cas de mélange avec de la mifamurtide, le risque est critique. En tout, il existe 26 contre-indications médicamenteuses dont 10 à haut risque. Les AINS en général sont pris sur de longues durées sur avis médical, sinon ils possèdent un effet inhibiteur sur l’ovulation – réversible – et ils entrent en contact avec les fœtus et les bébés lors de l’allaitement, ce qui est toxique pour eux. Il est définitif d’arrêter un traitement même court si vous avez une réaction cutanée ou d’hypersensibilité, de toxicité hépatique, d’hémorragie digestive, d’ulcère digestif ou de céphalées sévères.
Pour une liste complète, vous retrouverez tous les risques possibles dans la source n°1.
Les AINS inhibent la cyclo-oxygénase (COX) ce qui baisse l’inflammation, le COX est l’enzyme responsable de la production des prostaglandines qui sont à l’origine des inflammations et des douleurs. L’ibuprofène diminue donc la synthèse des prostaglandines. Elles sont synthétisées par hydrolyse des phospholipides de membrane cellulaire, qui forme de l’acide arachidonique (AA) par phospholipase A (PLA). L’AA est métabolisé par les enzymes COX-1 et COX-2 formant les prostaglandines H (PGH2), alors de nombreuses synthases différentes peuvent être réalisé pour produire d’autres prostaglandines, dont la PGD2 régule la libération d’hormones en réponse à la douleur. L’ibuprofène forme une liaison hydrogène avec la Tyr-355 et une paire d’ions avec l’Arg-120 sur le site actif de COX-1, inhibant l’enzyme. De même pour le site actif de la COX-2 sur d’autres liaisons. L’ibuprofène inhibe donc la COX-1, bloquant la production de thromboxane (TX2) par les plaquettes qui augmente le risque de saignement, et la COX-2, bloquant la production de prostaglandine inflammatoire. Le manque de sélectivité de cette substance explique donc une grande partie des risques dus à son utilisation.
Rappelez vous de demander à votre médecin ou à votre pharmacien des conseils avant la prise de tout médicament comportant de l’ibuprofène en précisant vos risques !
Rédigé par Alison MAILLET
Sources
- « Ibuprofène : substance active à effet thérapeutique », VIDAL, https://www.vidal.fr/medicaments/substances/ibuprofene-1844.html
- « IBUPROFENE ARROW », VIDAL, 19 avril 2024, https://www.vidal.fr/medicaments/gammes/ibuprofene-arrow-19864.html
- « IBUPROFENE ARROW CONSEIL », VIDAL, 29 octobre 2024, https://www.vidal.fr/medicaments/gammes/ibuprofene-arrow-conseil-44580.html
- « IBUPROFENE VIATRIS », VIDAL, 19 avril 2024, https://www.vidal.fr/medicaments/gammes/ibuprofene-viatris-107159.html
- Zirong Jiang et Ziyan Liu, « Comprehensive Overview: The History, Structure, Composition, and Mechanism of Ibuprofen », Theoretical and Natural Science 115, no 1 (2025): 137‑42, https://doi.org/10.54254/2753-8818/2025.24230
- Damien Malbos, « Ibuprofène et paracétamol, promouvoir le bon usage », Actualites Pharmaceutiques 59, no 598 (2020): 20‑22, https://doi.org/10.1016/j.actpha.2020.06.010
- P. Devillier, « [Pharmacology of non-steroidal anti-inflammatory drugs and ENT pathology] », Presse Medicale (Paris, France: 1983) 30, nos 39-40 Pt 2 (2001): 70‑79


Comments are closed